La mouche de la racine du chou est un petit diptère qui s'observe de mai à novembre sur les herbes et les fleurs, en particulier les ombellifères. La femelle pond ses oeufs dans la terre près d'un plant d'une crucifère sauvage ou cultivée. Au potager, choux, navets et radis sont les plus exposés.
Dès leur naissance, les asticots pénètrent par le collet à l'intérieur des racines ou des tiges et s'en nourrissent en y creusant des galeries. Après trois à quatre semaines, la larve se nymphose dans le sol. Il peut y avoir deux ou trois générations par an, la dernière hivernant dans le sol sous forme de nymphe. Les dégâts de cette mouche sont parfois très importants sur de jeunes plants.
Guidée par l'odeur, la femelle se dirige sur un jeune chou et se pose sur une feuille. Là, elle déambule, changeant fréquemment de direction et explorant plutôt les bords. Elle utilise les organes sensoriels situés au bout de ses pattes pour détecter les substances émises et juger si la plante convient pour nourrir les larves. Quand c'est le cas, elle descend le long de la tige et explore le sol autour. Elle tâte la terre à intervalles réguliers avec le bout de son abdomen, avant de pondre dans le sol près de la tige.
Ce comportement complexe permet à l'insecte de ne pondre qu'au pied d'une plante qui assurera dans les meilleures conditions le développement des larves. Si des pucerons infestent les feuilles, la mouche les rencontre lors de sa marche exploratoire et s'envole ailleurs. La chenille de la pyrale des choux mêle à ses déjections une substance répulsive qui, détectée par les pattes, provoque également l'envol de la femelle. Ainsi la compétition est réduite entre espèces utilisant la même ressource, priorité étant donnée au premier arrivé.
Une méthode très efficace et facile à bricoler soi-même consiste à mettre des disque de feutre ou de grosse toile au pied de chaque plant. Ces disques doivent avoir 12 cm de diamètre avec un trou central de la taille des tiges, et une fente pour les mettre en position. La mouche qui descend pondre ne trouve pas lors de son exploration du sol la terre convenable à la ponte et s'envole ailleurs. Avantages secondaires, le disque conserve mieux l'humidité au pied du plant et abrite des prédateurs, carabiques et staphylins, qui protègent mieux le jeune plant contre d'autres envahisseurs.
Le disque au pied des plants ne fonctionne que s'il est bien propre et s'il épouse étroitement la base de la tige. Si un peu de sol apparaît à cette base, ou si après un binage ou un arrosage il est recouvert de terre, même partiellement, les mouches pourront pondre.
Le carabe doréLe staphylin noir, ou "Diable"